quand la poésie se peint
Soleil
Soleil rouge en nos corps décousus
de leurs points de suture
Violence de nos ébats
de nos débats
chaque attache chaque affrontement
point de soleil point de suture
dans ta rencontre le heurt la rupture
dans ma rencontre le cœur – s’écartèle
en mon torse démesuré
je fuis les bras tendus vers toi
tu me suis et me poursuis le regard en arrière
le long de ma jambe court comme cette attente de toi
cette étreinte de toi
le visage éclaboussé éteint sans ton baiser
rouge l’écorchure de nos soleils
l’un qui se couche quand l’autre se lève
je m’élève de toi par toi
pourquoi deux corps
pourquoi un décor
dans nos mouvements la fuite floue
inséparable de nos ombres
la fuite floue esquissée en début d’arabesque
que nos corps cassent
se contrecarrant l’un l’autre
je t’aime écartelée et chute dans mon élévation vers toi
poitrine en avant nos rouges cicatrices en rayons
le long des dessins noirs de ta silhouette
de ta figure que je caresse à l’envers
pas de visages en nos virages pointus
pointés l’un vers l’autre dans des sens différents
je t’aime écartelée
tu me retiens dans mes bras
Rouge l’envolée lever rouge soleil
de nos corps assemblés atrophiés
percutés
ce choc de toi
en chacune de nos veines
– Ne te détourne pas
je t’aime écartelée vers toi
Laure H. 1999
esquisse de mon amie Colette Leinman