écrire noir sur noir I
Ecrire noir sur noir
pour te crier mon blanc silence
pour te crier mon silence blanc
épuré apeuré
les mêmes mots sûrs les mêmes maux
les mêmes couleurs des mêmes douleurs
tu m’aimes
mais qui es-tu toi-même
mais qui tus-tu
Je me sens encre noire sur noir
ancrer mon blanc silence
ancrer mon silence blanc
bonheur si éclatant si détonnant
qu’il est proche de la mort
la lumière très blanche très lumineuse
crée ainsi en nos yeux des cercles noirs indélébiles
ma plume noire soudain sur une si blanche envolée
moi, le vilain petit canard
alors c’est le temps du grand couac !
le bonheur du chant du cygne
Je chante de mes signes depuis très longtemps
je déchante en eux aussi souvent
je noircis mes blancs sans cesse
des notes déferlantes sur mon air condamné
mon silence
alors je m’agite m’invente des morts des maladies incurables
des désespoirs
des fins pour le déséquilibre du commencement
au moment de l’éclosion se sentir fanée le temps d’un éclair précoce
le bourgeon qui sent tomber sa feuille morte
le nid protecteur comme un linceul
lissé poli par l’amour de nos autres
quand j’ai l’impression de vraiment te trouver, j’ai peur de me perdre
tu as raison, la tristesse est résonnance de la gaieté
et la résonnance amour et mort
se compose et se décompose sur la même clef
blanches et noires notes
notes noires et blanches
... à suivre