écrire noir sur noir II
Gaieté est angoissée car se sait périssable
incroyable équilibre sur l’universel déséquilibre
comme un saut périlleux
comme le noir et blanc pour une vie haute, en couleur si guettée
brode sans filet sans doublure
des moments ourlés de pierres précieuses
cascades qui se détachent scintillant comme des adieux
comme le bouquet final du feu d’artifice
pourtant j’ai toujours l’habitude de rester encore à contempler le ciel quand tout le monde croit qu’il a baissé le rideau, regarder les dernières fumées arabesques, dernier artifice du ciel, dernier maquillage presque transparent, comme une coulée de larme
sur le visage blanc sur blanc
sur le ciel noir sur noir
ce n’est pas la fin
mais quand on vit un rêve
seule la mort peut être le réveil
et on le sait toujours proche
nous sommes toujours prêts à douloureusement sursauter
dans un monde rêvé on n’a rien à perdre
dans une réalité fabuleuse le marchand de sable sème ces grains d’or qu’on ne peut conserver même les paupières baissées, ou qui nous collent les yeux comme si on ne pouvait plus jamais les ouvrir même si déjà ouverts –cauchemar de l’enfance-
... à suivre