Lettre à Antoine
Ma troisième suite aux "Lettres à Antoine" sur le blog de Vividecateri
Des photos de papillons / st-antigone
Cher Antoine,
Tu as dû t’étonner de mon silence.
Dans ma dernière lettre, je t’ai raconté mon rêve dès le réveil. Puis je suis parti avec le chien à la fontaine.
Le papillon blanc n’est pas revenu, Pierre.
Cela fait maintenant trois matins que je retourne à la fontaine, et trois matins qu’il ne revient plus. Mais ces matins vides ont laissé la place à deux nuits peuplées.
La première nuit, dans mon rêve, la belle Hélène vient, revêtue d’une mante blanche, dont la capuche cache ses cheveux de cuivre et ne dévoile pas son visage plein d’espoir. Je la prends contre moi et ainsi nous marchons sans embûche dans la nuit jusqu’à l’aurore étincelante et le plus beau des midis. Nous avançons encore et encore dans la lumière d’une maison au loin qui nous attend et nous tend ses bras de toits rassurants, nous couvant du doux regard de ses fenêtres ouvertes vers nous.
La seconde nuit, dans mon rêve, la belle Hélène ne vient pas. Je l’attends dans l’obscure nuit impénétrable, et quand il ne reste au ciel qu’une seule étoile, elle me voit partir les épaules voûtées et le regard bas, las, mort. Qui demeure là-bas et mort. Je deviens un vieillard chenu au regard mort poursuivi par les rires d’un gamin en haillons et aux yeux de couleuvre. Ou plutôt de serpent.
Je tremble à l’approche de cette troisième nuit. Quel sera mon rêve ? Est-ce moi qui vais partir avant qu’elle ne vienne ? Vais-je donner la même suite que celle de mon histoire avec Hélène ?
Pense à moi mon ami
Pierre
Nous attendons la suite chez Vivi...